Quand tu as quelque chose à dire et que tu sais comment le dire…

Un regard personnel sur le livre "La transaction" de l'écrivain et ami Dashnor Kokonozi

0
18

Comme je venais de sortir d’une période d’examens, c’était enfin l’occasion pour moi de lire le recueil de contes « La Transaction » de Dashnor Kokonozi. Il était deux heures du matin, ce jeudi 9 février. C’est un volume de 146 pages, avec dix-sept histoires et récits.

Je dis au début que c’est le livre d’un ami et collègue à moi. Cependant, mais je ne cache pas que l’idée de lire la littérature albanaise m’a rappelé la vieille peur de la période où elle avait gagné la liberté politique mais, en même temps est devenu victime de la pollution d’une inondation d’éditions incontrôlée, quand tout le monde avec un peu d’argent a réussi à publier toutes sortes de délires graphologiques.

Ce que j’ai appris de ces histoires, c’est qu’il est très important d’avoir quelque chose à dire, mais il est tout aussi important de savoir le dire!

J’ai lu la première histoire « Une femme qui me hante l’esprit » me sentant entrer sans bruit dans un univers qui m’attirait toute doucement avec la manière insolite de la description. Cela m’a fait plonger dans les profondeurs les plus sombres de la dictature albanaise. L’épreuve de tout un peuple se raconte à travers les yeux étonnés d’un enfant.

 

Des phrases simples ont gravé dans ma tête avec précision des images qu’elles ont peintes brillamment. Sans comprendre comment les pages défilaient sous mes yeux, j’ai aussi lu la merveilleuse histoire « Un été de vacances inoubliables ». Je me suis alors revu à l’autre bout du monde avec l’histoire « L’esclave Jacob », un pèlerin pris en otage de son aventure à Saint Jacques de Compostelle.

 

Dans les lignes où mes yeux ont glissé, j’ai ressenti la belle sensation de lecture que j’avais depuis oubliée longtemps.

J’étais déjà arrivé à « Félix des trois cités ». Je n’ai jeté qu’un coup d’œil qu’aux premières pages. Justes pour avoir une idée et le laisser pour le lendemain, mais c’était impossible, même si l’horloge du téléphone m’indiquait 4h00 du matin. En quelques minutes, j’avais lu la quasi-totalité de l’histoire et il m’était impossible de sortir de l’univers dans lequel j’étais entré. Plus j’en découvrais l’histoire de Félix, plus je voulais en savoir plus sur la vie du malheureux garçon. Son drame commence avec la séparation de ses parents. En effet, lui-même est victime de la tristesse qui l’afflige pour le sort de sa mère. Les raisons du drame touchent une problématique aigüe sociale. Peut-être lui dira-t-elle un jour, mais surtout, elle a besoin et veut sa protection. Eh bien, ce jour fatidique, Félix n’était pas là pour la protéger.

Il ne s’est pas pardonné cela. La fin tragique était déjà écrite pour lui. Le drame de Félix, en effet, reste un drame ancien et éternel de la société.

Pour espérer dormir cette nuit-là, j’ai dû l’écourter, être debout le matin pour des rendez-vous de routine.

Plus tard, émue par l’histoire de Félix, je me suis retrouvée dans le métro avec le livre dans les mains, repensant aux autres histoires que j’avais lues.

Le sentiment de peur de l’auteur après la perte du « Codex Calixtius », une œuvre majeure du christianisme, presque à l’égal du Saint Graal, fait partie de ces récits qui font réfléchir par l’approche subtile qu’ils font entre le destin de l’individu et la nation à laquelle appartient. L’ironie, l’absurdité ou la coïncidence de l’apparition d’une personne au mauvais moment dans un endroit où elle ne devrait pas être, conduisent parfois à des doutes insensés et même à remettre en question le narrateur lui-même…

… »Je te dois une explication », avoue le besoin d’apprécier le bonheur qui nous entoure. Bien qu’il ne soit pas parfait, il est là, mais nous ne le comprenons pas toujours. Rien n’est parfait, ni l’univers ni le vide. Et donc, aussi notre bonheur. Le personnage de l’histoire n’a pas conscience de ce qu’il veut de plus lorsqu’il décide de se séparer de sa femme après 20 ans de vivre ensemble. Et cette incompréhension va lui coûter cher, très cher.

Comme j’avais lu les deux dernières histoires, je suis revenu encore une fois à l’histoire « La transaction ». En fermant sa dernière page, j’ai eu l’impression d’être au milieu d’une forêt de pins et de sapins, dont l’arôme remplissait mes poumons.

J’ai réalisé que j’avais retrouvé le plaisir de lire, ce sentiment qui me manquait dans la littérature albanaise.

PËRGJIGJU

Ju lutemi shkruani komentin tuaj!
Ju lutem shkruani emrin tuaj këtu